Bien être

Jeûne alimentaire et digital pour des vacances en paix

Ok, dit comme cela ça ne résonne pas vraiment comme des vacances de rêves. Au fond j’aurais pu profiter de mes rares congés pour voyager, aller voir ma famille, mes amis qui vivent à l’étranger. J’avais le choix entre l’Autriche, les pays bas, l’Espagne ou encore de sublimes coins de France encore inexplorés… En effet j’aurais pu m’offrir un séjour avec des amis autour d’activités fun, de fous rires et de bons repas conviviaux…

Oui j’aurais pu, et j’y ai d’ailleurs songé. Mais au fond de moi depuis des mois c’est le besoin de prendre un réel moment de pause qui résonne. J’ai le désir profond de me reconnecter spirituellement. Me voici alors un mois avant ces dits congés en train d’explorer les différentes options qui s’offrent à moi. Refaire un Vipassana, dénicher un séjour de méditation, de retraite spirituelle dans un lieu de culte… Je suis assez ouverte, mais je ne trouve rien aux dates que je me suis fixées ou à un tarif qui me semble raisonnable.

Puis au fond de moi j’ai envie de prendre un réel moment d’introspection, le besoin d’être seule plutôt que de vivre une expérience de groupe. C’est alors que je décide de simplement me louer un gîte quelque part en campagne, et de m’organiser ma propre retraite spirituelle. Et comme tout tombe à point, une opportunité parfaite se présente comme pour m’encourager sur cette voie. C’est un havre de paix, isolé et coupé de toute connexion à moins de 2heures de Lyon, le lieu idéal !
La première pierre est posée dans ce hameau de montagne, il ne me reste plus qu’a décider de ce que je vais faire durant ce retrait personnel…

Jeûner pour me purifier

De là le jeûne auquel j’avais songé depuis longtemps s’impose comme une évidence.Je ne sais pas grand-chose au sujet de l’abstinence alimentaire à part mon expérience de jeûne intermittent que je pratique depuis environ un an. Je cherche alors dans la hâte 10 jours avant mon séjour des informations sur internet et auprès de mes proches qui ont déjà essayé. Me voilà alors embarquée dans cette aventure.
Au fur et à mesure que je récolte des informations sur la toile mon projet se tisse, et les préparatifs s’enclenchent.

Comme c’est mon premier jeûne de plus de 24h et puisque j’ai décidé de le faire sans accompagnement, il semble judicieux de faire un jeûne court de seulement 3 jours. Il sera précédé d’une préparation alimentaire et d’une purge. Après réflexion et suivant certaines recommandations, je choisis de faire un jeûne hydrique à base de jus et de bouillon de légumes comme repas matin et soir avec tisanes et eau en abondance tout au long de la journée.

Ma motivation pour faire un jeûne n’est certainement pas de maigrir, mais plutôt de m’offrir un vrai temps de pause et de nettoyer mon organisme autant que mon mental.

Je fais les courses avant de partir n’emportant que ce dont j’ai besoin pour confectionner mes bouillons et pour préparer ma reprise alimentaire, rien de superflu pour ne pas céder à la tentation. Je choisis par facilité d’emporter des jus lacto-fermentés déjà fait pour mes petits déjeuners, pour le reste j’emmène seulement quelques légumes et fruits et du quinoa. De l’huile de Ricin pour la purge.

Détox digitale pour me reformater

La deuxième envie qui me ronge depuis des mois et de rompre pour un certain temps avec les réseaux sociaux, internet et les écrans. Un besoin de prendre du recul par rapport à ce monde virtuel épuisant et addictif. C’est en parallèle un excellent moyen pour me déconnecter également du coté professionnel des mails et de la frénésie de l’entreprenariat.

Je décide finalement de totalement couper les relais avec l’extérieur, mes proches inclus pendant ces 5 jours. C’est l’occasion de m’offrir un précieux temps de solitude et de silence. Je m’éloigne de tout ce qui fait mon quotidien depuis des mois pour savourer une vraie pause.

Lire et écrire pour me nourrir

Il paraît que lors d’un jeûne c’est l’esprit et l’âme qui sont affamés. Dans ma valise le poids d’une vingtaine de livres entassés depuis trop longtemps sur ma table de nuit que je suis impatiente de lire m’accompagnent.

Je sors également de la poussière mon appareil photo, mes aquarelles, et de quoi écrire en espérant peut-être réanimer ma créativité. Puis pour le réconfort je choisis les meilleures infusions, réunis des vêtements chauds, ma bouillotte et de quoi prendre soin de moi (gommage, masque capillaire, huile de massage…).

Malgré mon désir profond de m’isoler pour me purger mentalement et corporellement, j’ai peur d’échouer, non pas de ne pouvoir résister à la faim mais plutôt de ne pas réussir à déconnecter complètement et continuer de travailler malgré tout.

Je pose alors des intentions claires, de ne vivre que dans le plaisir, et de ne m’imposer aucune notion de productivité, pas même celle de lire ou de dessiner. Malgré la charge de travail que je laisse derrière moi, je suis déterminée à faire comme ci durant cette semaine le temps s’arrêtait. Après tout rien n’est si important qui ne puisse attendre. Et puis comme je fais toujours les choses au dernier moment je sais que je m’en sortirai comme à mon habitude.

Un séjour initiatique

Mon séjour approche et je suis à la fois sceptique et enjouée. La veille de partir, les doutes font alors surface « Qu’est-ce qui me prend de consacrer mes vacances seule dans un gîte coupée de tous et sans manger qui plus est? Quelle drôle d’idée d’aller se frotter à l’ennui, alors que j’ai un tas de choses à faire. De me mettre volontairement dans l’incapacité d’avancer sans internet ni service de communication ?? »

J’arrive sur les lieux un dimanche soir, après avoir éliminé les couches supérieures de mes obsessions durant la route. C’est la nuit le temps est gris. L’accueil est chaleureux mon gîte coquet et accueillant. Je m’installe et je prends mon dernier repas à base de légumes vapeurs recouverts d’un filet d’huile d’olive. Et parce qu’au fond je me suis écoutée, je suis heureuse d’être ici. Je me sens soulagée, comme si je pouvais enfin décompresser. Je sais que j’ai fait le bon choix.

Au réveil je découvre de mon balcon la vue sur la montagne. Je me sens respirer, loin de mon quotidien toutes mes préoccupations qui jusqu’alors m’étouffaient s’envolent.

J’entame alors ma purge avec conviction. De là, je ne vais ni boire ni manger jusqu’au lendemain matin afin de laisser mon organisme éliminer tranquillement.
Se laver est un geste d’hygiène quotidien, il est alors naturel pour moi de vouloir également nettoyer l’intérieur de mon corps et cela passe par la purge. Ce n’est pas le moment le plus agréable bien que pas vraiment redoutable. Le fait de sentir son corps éliminer toutes les impuretés est plutôt encourageant.
J’ai passé cette première journée pluvieuse et grisâtre au chaud non loin des toilettes. J’ai commencé à lire les 3 bouquins sur le jeûne que l’hôte m’a gentiment prêté à mon arrivée (si cela n’est pas un signe d’une juste décision).

Après une première étape sans encombre, le système digestif purifié, j’entame mon jeûne hydrique avec un bon jus de fruit au réveil en admirant la neige soyeuse qui avait pendant la nuit recouvert le hameau comme un divin cadeau. Le soleil radieux s’élève dans le ciel et je sens que ce moment est précieux.
Le ventre et l’esprit délestés, je pars alors à la découverte de la forêt frôlant la neige immaculée accompagnée de mon fidèle guide Manoc. Je me sens légère, libre comme l’air. Quel plaisir de simplement ressentir la chaleur du soleil sur ma peau, d’admirer cette nature enfouie sous son brillant manteau blanc.

Je profite simplement de chaque instant et réalise que mon bonheur n’est finalement pas dans l’action mais belle est bien dans la contemplation !

Je me balade chaque jour, profitant du zénith du soleil. Sachant que le séjour en altitude avec son air pur est bénéfique pour le corps et la mise en acidose, donc parfait pour un jeune, j’en profite. Le reste du temps précieusement gagné par l’absence de corvées alimentaires (manger, cuisiner, faire la vaisselle, ranger…) Je lis, j’écris, je médite, je prends soin de moi.

La faim ne se fait à aucun moment ressentir, je bois mon jus le matin, et mange mon bouillon le soir en prenant le temps de conscientiser chacune de mes actions. Je me sens peu à peu de plus en plus connectée à moi-même, je ressens un calme particulier qui envahit mon corps. Le système digestif inactif laisse place au calme intérieur et c’est un sentiment d’harmonie et de sérénité qui s’empare alors de moi.

Selon les Vedas le jeûne favorise la communication avec l’absolu. Il est considéré comme le meilleur chemin pour gagner en clarté d’esprit et se libérer de l’obsession des biens matériels qui éloigne de la vie spirituelle. Je crois peu à peu en faire l’expérience.

La gastronomie de l’âme prend alors le relais et m’offre du temps pour me laisser submerger par ce bain de jouvence, j’écoute le silence et beaucoup de mantras qui prennent ici une autre dimension.

Retour à l’agitation

Les jours passent trop vite, mais je suis ravie de mon expérience. J’ai fini quelques bouquins, beaucoup écrit et surtout j’ai la sensation d’avoir subi une sorte de Reset intégral. Exactement ce dont j’avais besoin. La reprise alimentaire s’est faite sans mal, malgré mon envie finalement de continuer le jeûne. Je reconsidère alors mes habitudes alimentaires car cette expérience est l’occasion de faire un rééquilibrage en différenciant la faim de la gourmandise. La prise de distance avec la nourriture et ses rituels, permet une plus grande écoute de son corps. J’ai l’impression de repartir avec un corps neuf et j’espère pouvoir maintenir une alimentation saine, équilibrée autant au niveau des nutriments que des quantités. Je ne voudrais pas saccager les bienfaits de cette purification.

Mes lectures et cette expérience m’ont soufflé l’idée de reprogrammer un jeûne plus long cette fois sûrement sous accompagnement. Je repars même avec la ferme intention d’en faire une habitude d’hygiène de vie annuelle.

Pour ce qui est de la détox digitale, les bienfaits sont évidents, loin de moi toute sensation de fatigue, de dispersion, d’avidité, de combativité, de productivité, mon égo semble calme, mes maux de tête ont disparu, mes yeux sont apaisés, mon esprit et ma charge mentale soulagés. Je suis consciente que tout cela est un piège qui me distrait et m’éloigne de ma réalisation absolue, de moi et des autres. Mais je suis aussi consciente que je vais dès mon retour m’y replonger pour des raisons professionnelles et culturelles. Mais j’espère pouvoir garder le recul nécessaire pour ne pas y rester enfermée en apnée. Dans tous les cas comme le jeûne il est primordial comme hygiène psychique que je m’impose des périodes régulières de déconnexion totale.

Ce jeune et cette isolation m’ont permis un réel lâcher-prise, je sens ma force spirituelle renouvelée et mon harmonie intérieure équilibrée. Sortir de mon quotidien, me couper du monde, de ma routine et de mes schémas comportementaux a modifié mes perspectives. Je repars dans ma vie quotidienne avec la présence que j’avais besoin de retrouver.

Et vous ça vous tente ? Si c’est le cas offrez-vous ce moment. Pour avoir plus d’infos sur le jeûne je vous partage plus bas les livres que j’ai lus pendant ce séjour. Si vous avez envie de vivre la même expérience que moi et de suivre un jeûne court  adapté aux personnes en bonne santé, voici le lien méthodique que j’ai moi-même suivi //Jeûne débutant de 3 jours// Il y a d’ailleurs plein de précieux conseils sur ce blog.

Sachez néanmoins qu’idéalement un jeûne doit être adapté à la personne, selon son mode de vie, son environnement, ses réserves de graisses, sa résistance physique, son contexte psychique et émotionnel. Au moindre doute il est alors recommandé d’être pratiqué avec le consentement et l’accompagnement d’un professionnel de la santé.

Et vous qu’est ce qui vous permet de complétement déconnecter et vous reformater de temps en temps?

Livres
« Le jeûne » une méthode naturelle de santé et de longévité – Dr Jean Pierre Willem
« le jeune nouvelle thérapie » Thierry de Lestrade
« L’art de jeûner » Manuel du jeûne thérapeutique » – de Françoise Wilhelmi de Toledo
« Le guide pratique du jeûne» Yogitherapie de Lionel Coudron
« Les surprenantes vertus du jeûne » de Sophie Lacoste

5 comments

  1. C est génial ce que tu as fait et j espère avoir la force de le faire bientôt, pour l instant l envie n y ai pas donc il ne faut pas se précipiter.
    As tu pu lire tous les livres que tu avais emmené ?
    J ai une question un peu spirituelle : as tu fait plus de rêves connectés avec ton esprit ?

    1. Merci Aurélie, oui ça se fera naturellement lorsque ce sera le bon moment pour toi 😉 Lol non je n’ai pas lu tous les livres que j’avais emmenés, mais j’en ai lu pas mal (dont deux petits romans) plus les livres prêtés sur place. ça m’a fait du bien de me remettre à la lecture! Pour ce qui est des rêves effectivement ils étaient plus profonds et j’ai surtout pu me reconnecter à mon intuition et développer un peu ma clairvoyance, j’en parle dans un prochain article à venir d’ailleurs 😉

  2. Oh la la, trop trop intéressant cet article ! En effet, ça donne trop envie de coupler le jeûne a un moment dans la nature pour à une introspection totale !!

  3. […] Parfois saturée je reverrais de m’isoler complètement loin de tout, de repartir en retraite silencieuse pour me retrouver seule avec moi-même et non seule face à ce monde incohérent. Ce que j’essaye de faire au moins une fois par an et que je raconte dans cet article. […]

  4. […] écrans alors que j’avais réussi à m’en défaire juste avant comme j’en témoigne dans cet article sur la detox digitale. Pour préserver ma santé mentale et physique, j’ai d’ailleurs établi durant ce confinement […]

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *