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A quoi ressemble la vie dans un Ashram ?

anand prakash ashram

Lors de mon voyage en Inde j’ai fait plusieurs séjours dans différents Ashram. C’est une expérience très enrichissante qui permet d’installer une réelle discipline spirituelle dans un cadre parfaitement adapté à la pratique, loin de l’agitation extérieure et des distractions du monde moderne. L’immersion dans un environnement strict, vouée à l’étude intérieure permet d’intégrer les concepts philosophiques et les outils pratiques en soi. C’est une exploration que je recommande à toute personne désireuse d’approfondir sa compréhension et d’installer sa Sadhana (sa pratique personnelle). Mais avant de se lancer dans cette aventure particulière il est bon d’en comprendre un peu les rouages.

Pour commencer, c’est quoi un Ashram ?

Ce nom exotique avant d’y avoir séjourné est difficile à définir, il peut même effrayer tant il nous est étranger et parce qu’un tas de préjugés y sont reliés. En effet L’ashram est un lieu où vit un ensemble de personnes rassemblées autour d’un maitre (vivant ou mort) pour y suivre un enseignement spirituel. Ok, vu comme cela de façon simplifiée, je vous l’accorde on peut y voir un mysticisme inquiétant proche de l’idée que l’on se fait d’une secte.

Mais si nous laissons de côté un instant notre cartésianisme qui nous pousse à rejeter ce que nous ne connaissons pas ou ne comprenons pas, et nous intéressons un peu à l’historique de l’ashram, nous comprendrons qu’il s’agit à l’origine d’un lieu plutôt simple et sain.

 « Ashram » est un mot Indien d’origine sanskrit qui se décompose en « A » venir et « Shram » travailler ou s’exercer… La notion d’effort semble très présente dans sa définition.

C’est donc un lieu d’étude, de travail et d’entrainement spirituel qui aide le dévot à se rapprocher de la libération tant recherchée dans la culture Indienne et védantique.

L’enseignement du maître

Comme je l’écrivais dans un précédent article (Oui je suis prof de yoga et non je n’ai pas de maitre), je n’ai pas vraiment de gourou car j’ai un apriori sur ce mot, qui avant ce second voyage en Inde m’effrayait et me faisait doucement rire. C’est au fil de ce pèlerinage Indien que ma compréhension a évolué. Déjà il est important de comprendre que notre méfiance occidentale vient probablement de la définition qu’on a donnée à ce mot dans nos dictionnaires après la colonisation. La définition française du mot gourou n’est étrangement pas la même que la définition Indienne d’origine. Je trouve cette découverte intéressante car cela démontre comment nos perceptions dues à notre culture sont faussées, (bref ceci est un autre sujet… chaque fois que j’écris un article, il m’amène vers un autre sujet et encore un autre, la découverte est infinie).

Revenons à nos Gurus, car le mot originel s’écrit de la sorte, pour s’en approprier le sens, le dictionnaire français a même eu le besoin d’en modifier l’orthographe… Alors que dans le dictionnaire anglais par exemple il est employé pour désigner un expert en son domaine sans connotation péjorative, il est dans le dictionnaire français décrit d’une façon plutôt négative, il est désigné comme un maitre spirituel qui réunit des adeptes sous la manipulation et est souvent associé au mot secte. Je pense que cette simple définition déformée a influencé la perception et engendré cette méfiance que beaucoup de Français semblent avoir face à ce mot.

Il ne faudrait donc pas confondre l’essence du mot, qui désigne en Inde un enseignant reconnu de la spiritualité mais aussi des arts ou tout autre domaine de connaissances, avec la définition faussée qu’on s’en fait, même si les Indiens sont les premiers à mettre en garde contre les faux Gurus qui en effet existent.

Dans le domaine spirituel un Guru est une personne qui a expérimenté l’éveil en suivant une école de pensée et qui peut transmettre à travers sa propre expérience sa compréhension. Il s’agit souvent de personnes dotées d’une grande intelligence et d’une sagesse incroyable, certains sont philosophes, poète ou visionnaires. Ils ont évolué sur leur propre chemin spirituel bien plus haut que la moyenne et devienne l’initiateur d’un courant philosophique.

Photo prise à Vellore à Sripuram lors d'un Pooja exécutée par Sri Narayani Peedam

Personne ne décide ou s’autoproclame maitre ou Guru, c’est à travers son vécu que les disciples le reconnaissent comme éveillé ou particulièrement sage et choisissent de suivre son enseignement.

En Inde la transmission du yoga est d’ordre divin, le premier et le plus grand des Yogis se nomme « Shiva » et la discipline prend naissance dans les Veda les plus anciens textes sacrés qui sont le siège de toute la culture indienne et spirituelle orientale. Ces textes ont été transmis oralement de maitre à disciple depuis la nuit des temps. Les écrits actuels ont été retranscrits bien plus tard. L’Inde est un pays très spirituel où la tradition de transmission orale de maître à disciple est une tradition encore très ancrée, même si elle a évolué.

A l’époque les élèves s’installaient pour vivre chez leur maître comme un membre de sa famille. Les ashrams sont donc une extension de ce principe.

A l’origine, l’ashram n’était rien d’autre que la maison d’un sage qui avait lui-même fait son chemin spirituel. Etant reconnu comme évolué, des disciples en quête d’enseignement, s’installaient à ses côtés en participant aux tâches quotidiennes en échange de l’enseignement.

Aujourd’hui certain ashram se sont agrandis accueillant plus largement des gens de tous horizons souhaitant avancer sur leur quête spirituelle. L’enseignement de certains grands sages inspire, et perdure après leur mort comme Sivananda, Sri Aurobindo ou encore Swami Vivekananda , et dans certains Ashram les maitres ou gurus sont encore vivants comme « Amma » ou encore « Sadhguru Jaggi Vasudev » (je suis moi-même resté dans deux ashrams moins connus dont les maitres sont encore vivants, je vous en parles très prochainement).

Les grands principes

Il existe un tas d’ashram, et leur forme et enseignement peuvent être très différents, certains sont très sobres et familiaux alors que d’autres sont grandioses parfois même luxueux, pouvant accueillir jusqu’à 100 000 personnes.

Chacun a sa propre philosophie basée sur les enseignements et la méthode développée par le maître spirituel. Ceci-dit on retrouve souvent la même étude des védas comme point de départ et une base qui s’appuie sur l’une des 4 voies du Yoga, qui sont le « Bahkti yoga » le yoga de la dévotion, de l’abandon au divin, « Jnana Yoga » le yoga de la connaissance, « Raja Yoga » le yoga royal, celui du contrôle du corps et du mental et enfin « Karma yoga » le yoga de l’action désintéressée qui est finalement le fondement du fonctionnement des ashrams.

Certaines philosophies se concentrent plus sur une voie que l’autre, car ces 4 chemins mènent vers la même réalisation, les outils utilisés sont simplement différents. Et ce qui est certain c’est que les enseignements vont bien au-delà de la simple pratique physique que l’on développe principalement en Occident. Dans certains ashrams il n’en est même pas question.

L’importance du Karma yoga ou Seva

Comme je le disais plus haut le Karma yoga est donc l’une des voies qui permet à l’ashram de fonctionner, car il s’agit d’une communauté dans laquelle ses membres ne sont en principe pas rémunérées pour leur travail. C’est le don de chacun qui contribue au bon fonctionnement de l’ensemble. Dans certains ashrams cet aspect a été un peu mis de côté au profit d’un système plus entrepreneurial, mais en général, le travail pour la communauté fait partie de la vie en ashram car il est aussi considéré comme une pratique spirituelle à part entière (très souvent négligée en Occident).

Tout comme les aliments nourrissent le corps, le service nourrit l’âme

Amma
Photo prise lors d'un repas en silence. Anand prakash ashram à Rishikesh

C’est en effet une façon inattendue de recevoir en donnant, et de travailler sur soi. Apprendre à servir pour le bien de la communauté sans rien attendre en retour et quelque chose qui vous transforme, ce fut d’ailleurs un des concepts (avec le Bakhti yoga) qui a réellement saisi mon attention, accaparé mes réflexions et bouleversés mes croyances durant ce voyage spirituel (je vous en parle dans un prochain article).

C’est un bon moyen de se sentir utile, d’apprendre parfois de nouvelles choses et surtout, une occasion d’échanger et de rencontrer les autres personnes de l’ashram, les simples visiteurs ou encore ceux qui travaillent sur place sur du long terme. Une façon de s’intégrer au sein de la communauté.

La vie en ashram même si elle est basée sur le développement personnel est aussi très riche en termes de contact humain et d’échange. Je pense d’ailleurs que le fait d’être entouré de gens qui ont la même quête permet de s’enrichir.

Le rythme de vie en ashram

Concrètement je suis certaine que vous aimeriez savoir comment se passe présentement un séjour en ashram, je vais alors à partir de mes différentes expériences, essayer de vous expliquer.

Il s’agit donc d’un endroit de vie où l’on se consacre à l’étude et la pratique d’une voie spirituelle choisie souvent reliée autour du yoga et de la méditation (mais sachez qu’il existe dans ce domaine un tas de méthodes et d’écoles très différentes).

Le planning est souvent assez chargé et il y a des principes et des règles à suivre pour pouvoir vivre au sein de la communauté, en effet on essaye au maximum d’appliquer les principes même que l’on étudie (notamment relié aux célèbres principes des Yamas et Niyamas (règles de conduite) décrites dans les Yoga sûtra).

Le réveil se fait souvent à l’aurore. Pour faciliter la pratique il est interdit de fumer, boire ou consommer toute autre drogue, le sexe est lui aussi souvent interdit et les hommes et femmes plus ou moins séparés (lorsque vous êtes mariés ou en couple certains ashrams permettent de partager la même chambre). Il y a souvent un « dress code » à respecter (confortable, sobre, ample et non sexy) dans certains lieux tout apparat est même interdits (bijoux, maquillage…) et la nourriture est à ma connaissance toujours végétarienne.
D’autres règles parfois se rajoutent car jugées utiles à certaines méthodes comme le silence imposé dans les centres Vipassana, ou l’interdiction de sortir de l’enceinte pendant toute la durée de son séjour, ou encore l’interdiction de prendre des photos ou d’utiliser son téléphone. Chaque ashram à ses propres règles plus ou moins strictes.

Je comprends que toutes ces conventions puissent au premier abord effrayer ou déranger, mais à travers ma propre expérience elles me semblent nécessaires pour préserver l’environnement idéal à la pratique. Une fois vos réticences abandonnées vous saurez apprécier ce cadre privilégié (qui est difficilement accessible ailleurs). Je pense aussi que de sortir de sa zone de confort permet une évolution plus rapide sur son chemin intérieur.

Anand Prakash Toit cours

Lorsqu’on séjourne en ashram un certain engagement est demandé avec un minimum de jours sur place imposé (souvent 3 jours, ce qui personnellement ne me semble pas suffisant, je recommanderai plutôt une semaine, idéalement plus). Le séjour se fait généralement en pension complète avec des conditions d’hébergement souvent très simples, en dortoirs ou chambres partagées (de plus en plus d’ashrams offrent la possibilité de chambres individuelles, mais ça reste assez spartiate à quelques exceptions).

C’est une façon d’appliquer directement les concepts de détachement et de sobriété enseignée dans la philosophie du yoga, et de réellement gouter à la vie en communauté, car c’est souvent à travers l’autre comme miroir que l’on apprend le plus sur soi-même.

Suivant la taille de l’ashram il peut y avoir à l’intérieur, une bibliothèque, un café, des magasins, un centre ayurvédique, un hôpital, une école, un potager, une ferme … De quoi s’occuper mais aussi et surtout de quoi offrir de l’emploi et des services aux populations locales ou démunies pour les aider. Là encore c’est le lien à la Seva, au karma Yoga qui se met en œuvre dans l’idée de servir et d’aider par des actions concrètes.

Mes différentes expériences

Chaque expérience est différente, elle dépend du lieu, de l’environnement et de l’enseignement mais aussi et surtout du contexte et de son état d’esprit lorsqu’on s’y rend. Pour l’instant voici un bref résumé des lieux que j’ai explorés ou visités, je me pencherai sur mes expériences d’exploration intérieure et émotionnelle dans de prochains articles plus personnels.

Pour commencer j’ai suivi mes 2 formations principales de yoga dans des ashrams dans le nord de l’Inde à Rishikesh. Il me semble important de mentionner que l’expérience de l’ashram dans le cadre d’une formation certifiante est très différente d’un séjour pour une retraite personnelle. Même si c’est un séjour qui fait avancer à tous les niveaux le fait d’avoir un but précis (plus ou moins professionnel), l’aspect pécunier, les révisions, et l’examen final maintiennent dans une énergie assez intellectuelle, parfois stressante et qui ne laisse pas forcément toute la place au lâcher prise et au travail plus personnel.  Alors même si je pense que c’est le cadre idéal pour une formation de yoga, car il s’agit du lieu originel de cette transmission indienne de maitre à élève, ce n’est pas la même démarche et encore faut-il trouver un Guru dont l’enseignement nous inspire…

En dehors de mes formations, j’ai eu l’opportunité de séjourner dans plusieurs ashrams ou centres spirituels à titre personnel pour une durée de 7 à 15 jours. Ce fut des expériences très différentes, concrètement plus introspectives que mes formations.

Entre autres, j’ai passé deux semaines dans un des ashrams de Sivananda dans le Kerala (sud de l’Inde). Un magnifique centre logé dans une forêt luxuriante. Dans cet ashram l’enseignement est basé sur les Yoga sutra et le Hatha Yoga, avec une pratique posturale assez intense et avancée qui est toujours la même et s’articule autour de 12 postures (méthode Sivananda). Les 4 voies du Yoga sont représentées, et on les expérimente toutes.  Il s’agit d’un lieu idéal pour approfondir ses connaissances et sa pratique de yoga. (Je vous le recommande, en plus il en existe un en France, lien en bas d’article).

Thali indien chez Anand prakash ashram à Rishikesh

Dans un tout autre registre plus dévotionnel j’ai passé une semaine non pas dans un ashram mais dans un temple à Vellore dans le Tamil Nadu dédié au « Bakhti Yoga », il s’agit d’un complexe qui abrite autour d’un énorme temple d’or (ou se déroule en continue un tas de cérémonies appelées « Poojas » réalisés par le guru lui-même encore en vie) une école, une ferme médicinale, un centre ayurvedique, un sanctuaire pour les animaux, plusieurs guests house, un hôpital et une cantine gratuite ouverte à tous. Mon séjour fut trop court pour installer une vraie Sadhana (pratique) mais il a bousculé pas mal de choses en profondeur (je vous en parle bientôt) en attendant voici son histoire.

J’ai également fait plusieurs séjours de 10 jours dans des centres Vipassana (méthode de méditation) en Nouvelle-Zélande et en Inde. Ce ne sont pas à proprement parler des ashrams mais ces centres en ont presque tous les aspects, et il me semble avoir toute leur place dans cet article. Si cela vous intéresse vous pouvez lire le récit complet de ma première expérience ici.

Il existe d’autres ashrams dévotionnels et méditatifs, j’en ai visité plusieurs lors de mon voyage en Inde et en Asie. Il y en a deux qui m’ont notamment marqué dans la ville sacrée de Tiruvannamalai dans le sud-est de l’Inde, l’ashram Sri Ramanasramam, et L’ashram du yogiram SurathKumar. Je suis également tombé par hasard sur un ashram de Osho à Sauhara au Népal. Je n’ai malheureusement pas séjourné dans ces lieux (­6 mois de voyage ce n’est pas assez long pour un pays aussi riche que l’Inde) mais simplement le fait de m’imprégner des pratiques quotidiennes et d’en apprendre plus sur la vie et la philosophie de ces sages fut très inspirants et régénérants.

Et pour finir, lors de mon séjour à Auroville qui soutient un mode de vie à la fois innovante et spirituelle, j’ai visité l’ashram de Sri Aurobindo à Pondichéry qui est le point de départ de ce projet fou de ville futuriste. L’ashram est toujours en activité, on y enseigne une vision très philosophique du yoga. Le lieu est grand et il se développe à travers plusieurs activités et dans plusieurs bâtiments au cœur de la ville.

J’espère avoir l’occasion de revivre en ashram, car il en existe plein que je souhaite visiter comme le célèbre ashram de Amma ou de SadhGuru et parce que je suis convaincue que l’immersion favorise et accélère toute démarche spirituelle. En Vipassana par exemple, une fois sa pratique quotidienne installée, le maître Goenka conseille de refaire une fois par an un séjour de 10 jours pour entretenir en quelque sorte sa dévotion et sa motivation. Je sais déjà que je retournerais dans l’ashram où je me suis formée pour soutenir mon évolution spirituelle comme une piqure de rappel qui permet de maintenir sa dévotion en cette pratique.

Comment choisir son Ashram

En Inde il existe un tas d’ashram, certains ne nous sont pas ouvert à moins de parler l’hindî ou autre langage Indien, mais la plupart des enseignements se font ceci-dit en anglais, encore faut-il avoir un bon niveau car les aspects abordés sont d’ordre philosophique. Comme je vous disais, chaque ashram est différent, certains plus authentique que d’autres. On entend d’ailleurs de plus en plus de critiques au sujet du tourisme spirituel et des populations locales qui en profitent pour nous offrir du folklore et faire de ces endroits des lieux de business.

C’est tout un débat sur lequel j’ai beaucoup réfléchi et qui va bientôt faire naitre je pense un article entier sur ce sujet. En effet, j’ai moi-même fait face à mon propre esprit critique d’Occidentale surtout lors de mon premier voyage en Inde, où tout me semblait folklore, car nouveau pour moi. Je pense que parfois c’est justement cet esprit négatif même qui nous éloigne de ce qu’est la vraie spiritualité. Même s’il est vrai qu’on peut de plus en plus être clairement confronté à un business spirituel en Inde et partout dans le monde d’ailleurs, je pense que la vraie spiritualité se trouve au plus profond de nous et que ces lieux sont juste des environnements fertiles pour développer ce qui est déjà là.

Tout dépend donc le regard et l’attitude que l’on a face aux choses, le fond spirituel qui fait partie de la culture indienne restent selon moi très ancrées et difficilement détrônables par les influences mondialistes. Pour la ressentir il faut en faire l’expérience, et cela ne passe pas par une simple visite ou un court séjour, cela passe le plus souvent par la pratique.

Le yoga et la spiritualité demandent de l’engagement et du travail. Ce n’est pas un chemin facile, mais tellement nourrissant.

Photo prise en 2018 lors de ma première formation en Inde

Je pense qu’il est important d’écouter son feeling évidemment, mais en essayant de se détacher de ses propres croyances et d’aborder ce monde parallèle avec curiosité. Non pas sans discernement mais avec un regard positif et d’accepter qu’il y ait des aspects pour lesquels nous ne sommes pas prêts aujourd’hui. De mon côté je vois une nette différence de mon attitude et ma réceptivité aujourd’hui comparée à celle que j’avais lors de mon premier voyage en Inde. Et en même temps j’ai également plein de réticences que je continue de questionner pour avancer à mon rythme.

Armez-vous de patience pour trouver le séjour qui vous convient. En effet ces lieux sont pour la plupart authentiques et pour certain totalement éloignés de l’aspect lucratif, ne mettent pas tous de l’énergie dans la communication (le bouche à oreille fait foi entre pratiquants) et leur site internet est pour la majorité des ashrams en Inde comme en France très peu fonctionnel voire inexistant. Les dévots se rendent dans ces lieux sous le conseil d’un enseignant ou un ami qui y a déjà été, et il n’est alors pas toujours facile de comprendre le fonctionnement et de trouver les infos pratiques pour y séjourner.
Il faut voir cela comme une quête, en effet d’une certaine manière cela renforce la motivation et l’engagement. Ne vous découragez pas, allez chercher l’information et ne vous précipitez pas vers le site le plus vendeur. (d’après mon expérience, trouver des lieux traditionnels et authentiques demande un peu d’effort).

Dans cet article je vous parle beaucoup de l’Inde car c’est là où j’ai fait mes expériences mais rassurez-vous, il existe des ashrams et des centres spirituels sérieux en France également (je vous en ai fait une petite sélection plus bas).

Je me lance dans l’expérience

Si vous vous sentez attiré par cette expérience, n’hésitez pas à vous lancer, mais il me semble important de se sentir confiant et en bonne santé. Je pense qu’il ne faut pas voir ce type de séjour comme une retraite de bien-être pour se soigner. Cela peut en effet permettre de lâcher prise et amener un certain bien être, mais cela peut aussi être confrontant, et faire resurgir certaines choses au fond de soi, il est bon d’y être préparé un minimum.

Vous pouvez commencer par un séjour plus court pas loin de chez vous et voir ce que ça vous apporte. Il me semble important de rester suffisamment longtemps pour vivre l’expérience, en effet il m’a souvent était rapporté que les premiers jours sont les plus difficiles et que chez beaucoup de gens les doutes et l’esprit critique s’installent et pousseraient à fuir aux alentours du second ou 3ème jour, une fois ce moment un peu perturbant passé, commence la vraie expérience.

Une fois lancé dans l’aventure, pensez aussi à préparer votre retour, car un séjour dans un ashram peut provoquer des changements profonds en soi. Bon il peut aussi ne rien se passer pour vous, cela dépend de plein d’éléments et l’expérience de chacun est différente mais ce sont des mises en garde pour vous permettre de vivre cette expérience à fond.

Dans tous les cas il est toujours bon d’y aller sans aucunes attentes et avec curiosité. De se laisser porter et de simplement prendre note de ce qui émerge.

Si vous avez déjà fait un séjour en ashram, n’hésitez pas à partager votre expérience et de partager les lieux en commentaire.

Hari Om

Voici quelques adresses

Ashrams et centres de retraite spirituel en France :

En France plein de petits centres bouddhiste proposent d’y séjourner pour des retraites ou proposent des journées découvertes, regardez près de chez vous 😉

Ashrams en Inde :

  • Ashram de Amma à Amritapuri (un des plus grand et spectaculaire ashram en Inde, malgré les avis très partagés, je regrette de ne pas avoir pu m’y arrêter pour me faire mon propre avis)
  • Ashram Parmarth Niketan un de plus grand et ancien à Rishikesh
  • Ashram Anand Prakash à Rishikesh (c’est là où je me suis formée, je vous conseille d’y séjourner entre septembre et avril, lorsque Yogrishi Vishvketu le Guru du lieu est présent, au programme yoga posturale, méditations et rituels quotidien)
  • Ashram Phoolchatti à Rishikesh (il s’agit d’un ashram dont le maitre spirituel est une femme)
  • Ashram de Ma Anandamayi à Almora
  • Ashram de Sadhguru à Coimbatore (il s’agit d’un ashram grandiose et luxueux pour le coup ce qui est assez rare, Sadhguru est un Guru très influent et médiatisé en Inde et aux Etats-Unis, vous pouvez le suivre sur Instagram 😉 @sadhguru je le trouve très inspirant).
  • Ashram de Sri Aurobindo à Pondichery (j’ai l’impression que le programme sur place est assez succinct en terme d’activité, il s’agit plus de s’immerger dans la vie de l’ashram et dans sa philosophie non dogmatique passionnante porté par Sri Aurobindo et la Mère, et par extension en comprendre aussi un peu plus sur la spiritualité qui porte la ville expérimentale d’Auroville).
  • Ashram Sri Ramanasramam à Tiruvanumalai (suivre les traces d’un éveillé dans un lieu extrêmement puissant en terme énergetique, méditations, enseignements et rituels)
  • Ashram du yogiram SurathKumar à Tiruvanumalai (personnage très inspirant et ambiance très décontractée dans cet ashram, je ne sais pas si on peut y rester mais en tout cas on peut loger à coté et s’y rendre quand on veut pour participer aux pratiques quotidiennes (chants, rituels, méditations).
  • Ashram de Osho à Pune (un campus dédié à l’enseignement de méditation dynamique Osho, mieux vaut se familiariser un peu avec la méthode avant de se rendre aveuglément dans un de ces centres)

Il existe un tas d’autres ashrams et centres spirituels en Inde et surement en France, au fur et à mesure de mes explorations peut-être que je viendrai compléter cette liste. N’hésitez pas à partager des adresses également si vous en avez fait l’expérience.

Anaïs Guyon

Auteur : Anaïs Guyon

Enseignante de Yoga

J’accompagne les yogis sur leur chemin de transformation ✨ Cours en ligne ✨ Cours à Lyon ✨ Retraite de yoga

En savoir plus…

4 comments

  1. « Centre de yoga de l’aube à Chesley yoga Satyananda (Une vie d’ashram mais un fonctionnement lucratif avec des stages payants) ».

    Je trouve que le terme « fonctionne lucratif » sonne péjoratif. Certes, les stages et formations y ont un coût élevé mais largement justifié de par la qualité et la profondeur des enseignements (délivrés par de vrais Swamis disciples direct de Satyananda).

    Par ailleurs, les coûts d’entretiens des différentes bâtisses anciennes, les repas (cuisine maison) etc. sont forcément pesants. Le tarif est donc largement justifié.

    En tout cas, à chacun de mes séjours, je n’ai rien eu à y redire !

    1. Merci Vincent pour cette précision et ton retour d’expérience.
      Je ne me suis personnellement jamais rendu dans cet ashram ni même aucun en France d’ailleurs. J’ai essayé de faire une liste exhaustive des lieux qui me paraissaient bien en France, et d’en faire une brève description d’après ce que j’ai pu lire sur leur site et en comparaison de mon expérience en Inde.
      Ce qui est certain c’est que ceux que j’ai choisi de citer dans cet article sont seulement les lieux qui m’ont paru en effet être des centres d’accueil de qualité.
      Peut-être en effet que le terme employé peut paraître péjoratif, je vais le modifier en utilisant tes mots, tout en conservant cette distinction qui me paraît importante dans cet article qui explique justement l’aspect non lucratif et communautaire du fonctionnement des ashrams traditionnels.

  2. article intéressant pour une personne non initiée mais fortement intéressée, . cela fait plusieurs années que je médite seule avec une application, que je pratique le yoga avec des livres et internet, je cuisine ayurvédique et mange peu de viande.
    Je suis agée de 70 ans et j’ai peu de revenus. C’est cela qui empêche mon avancée car les cours de yoga son chers, bien qu’ils justifient leurs tarifs.
    Ce qui me manque le plus, c’est l’enseignement, la parole.
    J’habite en Champagne, connaissez vous des personnes ou lieux ou se pratique un enseignement ? bien cordialement.

    1. Bonjour,

      Déja bravo pour votre pratique autonome ! C’est une belle illustration de discipline et d’engagement au quotidien que demande totalement cette pratique. Je comprend que ce ne soit pas toujours accessible, le yoga devient de plus en plus une pratique élitiste et c’est bien dommage.
      Je ne connais pas du tout votre région, mais il existe surement comme à Lyon des lieux associatifs qui proposent des enseignements de yoga à des prix adaptatifs à chaque revenu. C’est ce qui est pratiqué dans le lieu où j’enseigne essentiellement à Lyon, et c’est pour moi trés important afin de rendre cette pratique si riche, accessible au plus grand nombre.

      Et sinon il ya a toujours l’option du yoga en ligne qui reste bien plus abordable que le yoga en présentiel. On retrouve la voix, la présence, et ici l’esprit de communauté pour échanger et progresser tous ensemble.

      Je vous souhaite de trouver pratique à votre envie et besoin pour trouvez du soutient, en attendant continuez sur votre chemin personnel c’est déjà là l’essentiel 🙂

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