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Avant de commencer, je tiens à préciser qu’il s’agit ici de mon propre ressenti et de mon questionnement à l’instant présent. Cette réflexion ne jette pas tout le monde dans le même panier. Certains voyageurs se reconnaitront, d’autres non. Il s’agit de l’expression personnelle de ce que je ressens aujourd’hui, via ma propre expérience et au travers de mes rencontres. Cette analyse ne sera peut-être pas ma réalité de demain, car dans la vie rien n’est permanent.Réalisant que je ne vivais plus la vie à laquelle j’aspirais, j’ai tout quitté pour voyager. Ce voyage qui a duré presque 4 ans, m’a appris énormément et m’a permis de grandir et de m’épanouir. Malgré le fait qu’aujourd’hui je me sente bien dans ma peau, et bien plus à l’écoute de moi-même et de mes intuitions, j’avoue ne pas beaucoup plus savoir où je vais. Parfois cela m’angoisse de me sentir tout aussi perdue qu’avant de partir.
J’ai rencontré beaucoup de voyageurs comme moi le long de la route. Ces vagabonds semblaient savoir ce qu’ils ne voulaient plus, mais avaient des difficultés quant à affirmer ce qu’ils voulaient vraiment! Mes récurrentes interrogations sont de savoir ce que je vais faire ensuite, demain, dans un an, à mon retour, et maintenant que je suis rentrée ?
Changement de perception
Le voyage fait tomber les idées reçues. Il fait prendre conscience d’un tas de choses et donne de nouvelles pistes de réflexions. La découverte de nouvelles cultures et façon de vivre, la rencontre de gens différents de ses cercles habituels, ouvre le champ des possibilités. Cela nous permet d’envisager de nouvelles perspectives jamais imaginées auparavant.
L’aventure donne de sacrées leçons de vie. L’expérience hors de sa zone de confort permet de remettre en question sa vie et soi-même. Tout cela change sa perception de la vie en général et bouscule ses idéologies et ses certitudes. Au final il est plutôt normal de se sentir perdu dans de telles circonstances, non?
Il faut tout à coup accepter de renier un tas de choses jusqu’alors intégrées comme faisant partie d’une seule et unique vérité. Il faut se libérer peu à peu de toutes ces croyances limitantes accumulées depuis sa naissance, et réapprendre à vivre sans. C’est comme si on passait sa vie au karcher et que l’on devait recommencer sur une page semi vierge. On entame lors du voyage une sorte de déprogrammation.
Comme tout ce qui est nouveau, cela fait peur, et au début on peut se sentir perdu face au changement. C’est normal d’avoir besoin d’un temps pour accuser le coup et accepter de devoir réapprendre à vivre. Le voyage m’a appris à changer d’avis, à faire évoluer mes positions sans rester campée sur mes vielles croyances. Ok, parfois bousculer tout cela fait un peu perdre pieds, mais n’est ce pas super enrichissant de se réinventer et d’apprendre sans cesse?
« Il n’y a d’homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé, qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie. » Alphonse de Lamartine
Place à l’inattendu
En voyage rien ne se passe jamais comme prévu, on se laisse surprendre, les plans changent à la dernière minute. On apprend à saisir les opportunités qui se présentent. On est plus ouvert à la nouveauté et à l’imprévu. Cela crée parfois des situations cocasses et inhabituelles qui nous font perdre nos repères et développe en nous de nouvelles émotions. C’est en effet un peu flippant de ne pas savoir où l’on va, mais c’est aussi une façon de découvrir toujours plus sur soi et le monde qui nous entoure.
« On ne va jamais aussi loin que lorsque l’on ne sait pas où l’on va. » Christophe Colomb
Au secours je suis perdue
Mais au fond pourquoi cela m’angoisse? Peut-être simplement parce que dans une société où il faut toujours avoir des projets d’avenir sécurisants et où notre travail nous définit, je ne me sens pas toujours à ma place ou valorisée. Certains ont toujours su où ils allaient alors que d’autres cherchent toujours, je fais partie de la deuxième catégorie.
Il faut accepter simplement d’avoir besoin de plus de temps pour trouver sa voie. Peut-être même que mon but c’est de chercher continuellement, de changer de voie et d’avancer grâce à cette quête. Dans la mesure où j’évolue et ne cesse d’apprendre, je suis satisfaite de mon voyage personnel, peu importe où il me mène!
« En route, le mieux c’est de se perdre. Lorsqu’on s’égare, les projets font place aux surprises et c’est alors, mais alors seulement, que le voyage commence. » Nicolas Bouvier
Le voyage pousse souvent à l’introspection. Parfois à trop réfléchir, à trop se questionner et s’analyser, on prend le risque de se sentir encore plus déboussolé. En effet tous nos questionnements et nos doutes ne trouvent pas de réponses immédiates et nous laissent là, dans l’incertitude. J’ai réalisé qu’il n’y avait finalement pas de raison précise à mes voyages je sais ce que je fuis mais pas toujours ce que je cherche, et encore moins ce que je vais trouver.
Complètement déboussolée après le retour
Le pire c’est le voyageur de retour. Évidemment il y a des exceptions, je ne parle là que d’une partie des voyageurs qui ressentent là même chose que moi, car oui je suis une âme perdue! Comme plein d’autres avant moi, à peine de retour je ne pense de nouveau qu’à partir.
Je réalise que sur la route, j’avance sans réfléchir, quoi qu’il arrive j’avance! Même si je ne connais pas la destination, je n’ai pas la sensation de laisser filer le temps à ne rien faire où à trop réfléchir car je fonce. Je suis dans l’action et dans la découverte constante!
De retour, le voyageur doit tout à coup répondre à des questions du style et maintenant que vas tu faire? Tu fais quoi dans la vie? Le genre de question qui lui font se sentir encore plus perdu avec la pression de devoir se justifier. Cela lui renvoie à la figure le fait qu’il ne sait pas, que sa voie contrairement à certains n’est pas tracée et surtout peu banale.
C’est difficile car brusquement tout s’arrête. Tout semble plus calme et moins excitant. C’est une sorte de retour à la réalité violente qui nous fait de nouveau perdre nos repères. On se retrouve égaré entre la nouvelle vie qu’on s’est construite à l’autre bout du monde et celle que l’on retrouve. De retour avec de nouveaux idéaux, on a du mal à trouver sa place face à cette dualité entre notre nouvelle et notre ancienne personnalité, qui, plongée dans notre ancienne vie tente de resurgir.
Il faut se perdre pour se trouver soi-même
L’important ce n’est pas de savoir où l’on va, ce qu’on veut, ou d’avoir une voie toute tracée à suivre. Non, l’important est de s’écouter au plus profond de soi! Réussir à suivre ses intuitions profondes sans se laisser influencer par les croyances extérieures et limitantes! L’important est de différencier les situations qui nous rendent heureux et qui nous permettent d’avancer et celles qui nous angoissent, et de choisir les bonnes!
Que l’on décide de rentrer ou de rester sur la route, il faut savoir saisir les nouvelles opportunités qui s’offrent à nous. Continuer d’avancer en vivant à fond l’instant présent sans se laisser entrainer par ce tourbillon sociétal qui veut qu’on suive une voie rangée et sécurisante. Ne vous laissez pas retomber dans une zone de confort paralysante, mais sortez en le plus possible ici ou à l’autre bout du monde. C’est de vous mettre un peu en danger qui vous rend vivant!
Au final tout le monde se sent perdu parfois. Nous sommes tous des voyageurs sur notre chemin de vie qui tel un vagabond cherche sa route. Laissez vous surprendre, et donnez du sens à votre vie. Le sens que vous voulez lui donner, sans vous censurer.
Free & LoveAuteur : Anaïs Guyon
Enseignante de Yoga
J’accompagne les yogis sur leur chemin de transformation ✨ Cours en ligne ✨ Cours à Lyon ✨ Retraite de yoga