Voyage intérieur

Oui je voyage, non je n’ai pas gagné au loto!

« Tu fais que voyager, tu as reçu un héritage ou quoi? » « Tu en as de la chance si j’avais l’argent je vivrais comme toi au bout du monde »…

Parce que c’est le genre de remarque que j’entends souvent depuis que je suis partie, j’ai alors décidé, de balayer une fois pour toute ces idées reçues, en expliquant comment, sans être riche, je parviens à voyager depuis maintenant 3 ans.

Pour commencer je tiens à souligner que ce mode de vie n’est pas une chance! Il s’agit d’un choix, et ce choix demande du courage, des efforts et certain sacrifices.

Avant le départ

C’est à partir du moment ou la décision (non pas facile) de partir est prise que tout commence!!!

Lorsque j’ai pris cette décision j’ai alors travaillé dur avec ce nouveau projet en tête, afin de mettre suffisamment d’argent de coté pour pouvoir subvenir à mes besoins pendant plusieurs mois et acheter mon billet d’avion (et finalement lorsqu’on a un projet qui nous anime, il devient plus facile d’économiser).

J’ai évité pendant la dernière année avant mon départ de faire du shopping, ou de m’acheter quoi que ce soit (bien que j’ai craqué stupidement pour quelques trucs inutiles qui désormais vieillissent dans le grenier de ma chère mère…) j’ai réduis les sorties, fais un grand trie dans mes affaires, et vendu toutes les choses de valeur, afin d’amasser un peu plus d’argent. J’ai fais ce choix de partir et je m’en suis donné les moyens!

Prendre le temps de dépenser raisonnablement

Une fois partie, l’aventure commence, au début on se sent en vacances, et on a tendance à dépenser trop, encore conditionné par notre vie de surconsommation.

Puis on réalise que l’argent file, et on commence à faire plus attention, à rechercher les bons plans, à se renseigner de la meilleure façon de faire des économies, dans le nouveau pays ou la ville où l’on se trouve. On ne se prive pas pour autant, mais on réadapte ses priorités.

J’ai alors réalisé qu’il n’y avait pas de petites économies et je suis devenue la pro des bons plans (en souvenir de mes années étudiantes) je connais désormais toutes les astuces pour dépenser moins, obtenir les meilleurs deals partout ou je me rends.

Tout cela demande de l’organisation, mais je suis adepte du « slow travel » (voyage sur de longues périodes en prenant son temps) en effet il est plus facile de se renseigner et d’obtenir les meilleurs prix lorsqu’on a le temps.

Le temps fait considérablement faire des économies, Je ne fais généralement pas les choses dans la précipitation (ça m’arrive encore parfois, je ne le regrette pas, mais j’ai constaté que c’est dans la précipitation que je dépense le plus d’argent et souvent stupidement). Le temps permet de se renseigner, d’être plus flexible et d’attendre les meilleurs périodes pour obtenir les prix les plus bas.

Tout cela fait pour moi partie du voyage. Être à l’affut des bons plans permet de vivre des expériences parfois incongrues et surprenantes, de rencontrer des autochtones, de visiter des lieux dans lesquels on ne se serait peut être pas rendu, de sortir des sentiers battus et de vivre des choses uniques!

Par exemple, lorsqu’on est pas pressé, poussé par le désir d’expérimenter la culture et de visiter le pays, on ne vas trouver aucun inconvénient à traverser une ville, pour faire nos courses dans le magasin le moins cher. On va volontairement, passer du temps sur internet ou à scruter les petites annonces locales, pour acheter du matériel d’occasion au meilleur prix. On ne vas pas hésiter non plus, à se rendre dans un organisme communautaire, pour apprendre à réparer soi-même son vélo plutôt que de payer un réparateur (ce que j’ai fais à Melbourne au bikeshed, bon cela m’a pris plus de 3 heures mais entre nous ce fut un super moment).

Des besoins plus modestes

Le voyage rend moins matérialiste, on finit par ne dépenser que très peu d’argent en futilités, pour privilégier les expériences.

On devient aussi de moins en moins exigeant en terme de confort, on se contente du minimum assez naturellement, car on n’y attache plus vraiment d’importance. Grâce à ces économies de logement on peut alors se faire plaisir avec des activités et excursions.

En plus d’être moins dépendante, mes besoins matériels sont inévitablement réduis par manque d’espace de stockage (un sac a dos c’est pas bien grand…) ma garde robe et mes biens personnels se réduisent à l’essentiel et doivent rentrer dans une valise! Puis surtout lorsque on réalise la liberté que cela apporte de voyager léger, on ne veux plus accumuler inutilement (j’ai encore un peu de travail à faire à ce niveau, mais en 3 ans je suis passé de presque 60kg de bagages à 25kg, c’est quand même une belle progression 🙂 Bon on étouffera le fait que j’ai compensé avec les 10kg que j’ai pris… ça c’est une autre histoire :-p)

Je continue à acheter des choses, mais je sélectionne de manière plus pointilleuse, je vise le bon marché et l’occasion (je suis une grande fan des friperies et vides greniers) tout en continuant à attacher de l’importance à l’esthétique je recherche avant tout le fonctionnel. J’achète rarement des choses dont je n’ai pas besoin et surtout comme je tiens à ma légère liberté, en contrepartie j’en abandonne sur mon chemin. Je troque, je vends, je rachète, je donne, je récupère, je jette… j’aime l’idée que tout a une seconde vie, et je suis fière de peu à peu me libérer du sentiment d’attachement matériel qui rend esclave.

Mes priorités ont changées inévitablement, car je n’ai plus de maison à équiper, où je peux accumuler tout et n’importe quoi. Je suis une vagabonde qui trimbale toute sa vie sur son dos, et rien de ce que j’ai laissé derrière moi ne me manque vraiment. J’ai réalisé à quel point on se crée constamment des besoins illusoires, car au final on peut vivre bien avec trois fois rien!

La valeur des choses a changé à mes yeux, j’y attache beaucoup moins d’importance, et je me sens beaucoup plus heureuse est libre de cette manière.

Un pouvoir d’achat plus important

Premièrement on est parfois amené à voyager dans des pays beaucoup moins chers, ce qui facilite la vie, en effet un mois en Asie me coûte indéniablement moins cher qu’un mois d’hiver en France, à tout les niveaux.

Ensuite il faut prendre en compte que je ne suis pas en vacances, mais je voyage! et la nuance est là très importante car cela m’apporte une liberté financière, en effet tout mon argent est consacré au voyage! Pourquoi? tout simplement car je n’ai aucun frais supplémentaire, je ne continue pas à payer de loyer en France, d’assurance voiture, de forfait téléphonique ou d’abonnement internet… (et oui c’est une sacrée différence!)

En plus d’avoir réduis mes frais, je n’ai aucun crédit en cours, du coup toutes mes économies et tout l’argent que je continu à gagner, est, entièrement dédié à ma vie présente, à mon voyage. Je dois évidement continuer à me loger et me nourrir, mais je ne paye pas deux loyers, et mes frais quotidiens ont considérablement baissés.

L’argent c’est fait pour être dépensé

Contrairement à certain de mes amis, j’ai fais le choix de ne pas trop m’inquiéter pour mon avenir et ma sécurité.  Motivée par cette soif de liberté, économiser n’est pas une de mes priorités, je préfère au contraire vivre au jour le jour, et lorsque j’arrive à économiser un peu c’est seulement pour les prochains voyages (je garde néanmoins toujours un peu d’argent d’avance en cas d’imprévu, le minimum)

En règle générale je ne me prive pas, je vis à fond, je me fais plaisir, et même si le plus souvent, ce qui me rend vraiment heureuse ne s’achète pas, ce mode de vie à un prix, celui de ne pas savoir de quoi demain sera fait…

Mais entre nous, je suis de celle qui pense, que la vie commence à la fin de sa zone de confort, alors, je ne regrette pas d’en être sortie!

Du travail il y en a toujours

Lorsque je n’ai plus trop d’argent et que mon confort et ma routine commencent à me manquer, (oui ça arrive) je pose mes bagages, et je m’installe alors quelque part. Je trouve un travail, et savoure alors une vie quotidienne durant quelques mois, juste le temps de mettre de l’argent de coté, afin de repartir en vadrouille.

Je n’ai aucun mal à trouver du travail, sachant que c’est provisoire, et motivée par les projets à venir, je suis moins exigeante. Cela encore fait partie de l’expérience. J’essaye toujours de trouver un poste, qui me permette d’apprendre quelque chose de nouveau, plutôt que de faire ce que je connais machinalement. Cela rend le travail plus excitant et bénéfique.

En voyageant on n’a pas peur de faire n’importe quel boulot, et de se salir les mains pour gagner un peu d’argent, du coup on trouve rapidement n’importe où dans le monde, de quoi renflouer les caisses de temps à autres.

Des alternatives communautaires pour dépenser moins

La communauté entre voyageurs est puissante, et l’entraide inestimable, on se soude les coudes est on partage nos bons plans, échangeons nos services… ceux qui sont arrivés avant informent les suivants et ainsi de suite. Il existe un tas de groupes communautaires sur Facebook qui permettent de trouver des réponses à ses questions et d’obtenir plein de bons conseils.

Mais on peut également recevoir de l’aide et du soutient des autochtones, et cela est d’autant plus intéressant que l’expérience permet de s’immerger dans le cœur du pays.
Il existe alors différentes alternatives, comme le woofinghelpxfille au pairtalktalkbnbcoushsurfing et j’en passe.

Le point commun de ces solutions est qu’elles permettent d’obtenir un logement gratuit (et parfois également d’être nourri). En échange vous devez fournir vos services; quelques heures de travail, des cours de français, ou parfois juste votre temps pour échanger, rencontrer et partager.
Il s’agit d’un échange et d’un partage qui arrange les deux partis et qui permet de vivre des expériences humaines authentiques!

J’ai vécu grâce à ces opportunités plusieurs expériences complétement différentes, et je n’en regrette aucunes, en plus de m’avoir permises de faire des économies, ce fut à chaque fois très enrichissant. Cela m’a fait progresser en anglais, j’ai pu apprendre sur la culture, l’histoire du pays, apprendre de l’enseignement des autres un tas de choses; comme cuisiner, la méditation, peindre, surfer… Cela m’a permit également de rencontrer des gens formidables, de vivre des choses uniques; comme partir pêcher en mer, la vie à la ferme (mon récit par ici), faire du quad, profiter d’un spa sous les étoiles…
Bref ce sont des solutions qui permettent de dépenser peu, de voyager, de rencontrer du monde et de s’enrichir intérieurement, que demander de plus?

Je n’ai pas d’argent mais je suis riche

C’est dans les moments d’extrême liberté que je me sens plus riche que jamais, riche de choses inestimables, qui ne s’achètent, ne se vendent ou ne se mesurent.

On prend réellement conscience par l’expérience que l’argent ne fait pas le bonheur (peut être même le contraire). Et on réalise que l’on peut être tout aussi heureux avec très peu d’argent.

Le plus dur est de prendre la décision de partir, la question de l’argent n’est qu’un faux problème. Ce serait vous mentir que de dire que ce n’est pas un élément important, moteur de stress bien évidement, mais pas plus que dans nos vies sécurisées et confortables qui nous retiennent prisonniers.

Je ne suis pas plus riche aujourd’hui, plutôt moins d’ailleurs, mais paradoxalement je vis mieux!

Ma relation à l’argent a tout simplement changé, dorénavant je ne rêve plus d’être riche mais d’être libre, toujours plus libre!

Ma manière de dépenser a changé également je n’ai plus les mêmes priorités, je privilégie aujourd’hui l’expérience au matériel!

J’évite les achats futiles, qui s’évaporent et nourrissent constamment le besoin de plus, et de ce fait la frustration. Je vis plus simplement mais aussi, plus intensément chaque moment.

Bref, en réalité, vivre une vie de nomade ne demande pas plus d’argent! Il suffit juste d’un peu de courage et de réajuster ses priorités (ce qui se fait naturellement). Attendez que la chance vous donne les moyens de partir, et vous resterez sûrement toute votre vie au même endroit. Si vous avez des rêves, rendez-les réels, et envolez vous enfin, votre vie vous appartient. Vous avez le pouvoir de changer les choses, si votre désir est de voyager, arrêtez de trouvez des excuses! en tout cas l’argent n’en est pas une!!!

Travel & Love

Astuces et conseils

Se renseigner avant le départ des endroits les moins chers pour manger, se loger…

Internet est un bon allié (sites informatifs, blogs de voyageurs, forums, facebook…)

Regardez les panneaux de petites annonces (dans les supers marchés, les bibliothèques, auberges de jeunesse, l’épicerie du coin peut importe… c’est une vrai mine d’or pour trouver des bons plans inattendus; comme des échanges de services, des activités gratuites… etc)

Cuisiner soi-même ou privilégier les restaurants non touristiques où les locaux se rendent. (souvent moins chers et meilleurs)

Faire les marchés et cibler les magasins moins chers (Australie: AldiKmart, targetBigW… Nouvelle Zélande: Packnsave, warehouse)

Sur place demander conseils aux autochtones et aux autres voyageurs

En règle générale éviter les lieux trop touristiques et préférez sortir des sentiers battus

Dormir chez l’habitant (coushsurfing, airbnb)

Rendre service en échange du gite et du couvert (helpxwoofingaupairwordworkaway, talktalkbnb)

Se renseigner des applications téléphoniques indispensables dans le pays où l’on se rend (Canada/USA/australie/nouvelle zélande: wikicamp, NZ: campermatebookme…)

Se renseigner des sites utiles dans le pays que l’on visite (tel leboncoin, ou blablacar en France. Australie: gumtree, NZ: Trademe)

Sachez que des applications tel que Uber ou Croupon existent presque partout (j’ai utilisé uber aux Philippines!) 

Se renseigner des codes promos et des conditions d’application des réductions pour certaines activités ou transport… NZ: utilisez ARRIVAL25 avec Manabus pour obtenir 25% gratuit)

Dans les grandes villes se renseigner des activités et lieux communautaires sur donations ou même parfois gratuit.

Anaïs Guyon

Auteur : Anaïs Guyon

Enseignante de Yoga

J’accompagne les yogis sur leur chemin de transformation ✨ Cours en ligne ✨ Cours à Lyon ✨ Retraite de yoga

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7 comments

  1. Super article, le résumé de fin est appréciable, et les photos (elles sont de toi??) sont purement sublimes surtout avec les effets de lumière !

  2. Si tu savais comme ton blog peut me faire réfléchir… Je suis hyper admirative de ton parcours ! Et je suis convaincue que tu as tout compris. Bravo. Et merci pour ta générosité, parce que tes récits et photos nous donnent aussi, un peu, l'impression de voyager ! Et ton discours nous amènent à nous interroger sur nos choix de vie sans pour autant nous sermonner ! 😉 Je t'embrasse, prends soin de toi !

  3. Merci Sophie pour ce délicat message 🙂 cela me touche! Je suis vraiment ravie si mes histoires ont le pouvoir inattendu de faire réfléchir positivement. Je n'ai en aucun cas l'idée de juger où la prétention de penser que mes choix sont meilleurs que d'autres, je prend simplement plaisir à partager mes découvertes et le bonheur que j'en récolte 🙂 Et si cela peux inspirer et permettre à d'autres de s'épanouir alors c'est une incroyable réussite à mes yeux 🙂

  4. Merci beaucoup Olivier 🙂 alors pour ce qui concernent les photos, elles ne sont pas toutes de moi, malheureusement le temps me manque pour réaliser toutes les illustrations d'articles moi-même mais j'y travail 😉

  5. Tu as bien raison… je ne suis pas matérialiste non plus, je voyage beaucoup et travaille comme freelance à côté. C'est tellement important de se sentir libre.

  6. Ho oui je le réalise encore un peu plus chaque jour, le matériel nous rend pas heureux mais juste dépendant. Bravo pour ton parcours 🙂 C'est exactement le mode de vie dont je rêve désormais, avoir un métier qui me permette d’être libre et de continuer à voyager 😉

  7. […] nettement moins que dans une vie routinière banale. Je vous invite à lire mon article « Oui je voyage , non je n’ai pas gagné au loto » pour vous donner une idée du concept. Car finalement en voyage nos besoins sont […]

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